À travers l'attraction et le rejet du "sexe monstre", énoncé par Henri Rode, l'être réduit en lambeaux de chairs, d'organes et de viscères, Lionel Lathuille nous restitue l'humain mis à nu dans son intériorité et sa vérité la plus profonde: tout dehors cache son dedans.

Goût du morbide, cynisme ? ou plutôt provocation ? Il y a bien sûr de cela chez ce peintre-poète-performer, mais ce n'est pas l'essentiel : "L'homme camoufle son cadavre comme le croupier véreux dissimule les jetons dans sa cravate. Le costume est faux", écrit Lathuille, qui a bien décidé de ne pas en rester là, avant de poursuivre : "Écrire, c'est plonger la main dans le sac de conscience d'un homme en sommeil... La main plonge avec elle la totalité du corps dans son investigation... Le monde s'ouvre par les portes d'un chantier commencé maladroitement à l'intérieur de soi, et il éblouit."

 Il réalise aussi des performances et des lectures (en 2023 au Festival « Textes en l’air » ou récemment au sein d’expositions personnelles en 2024 : « Quand la forêt », galerie Alter Art à Grenoble, « Si tu vois la nuit » au château de L’Arthaudière à St-Bonnet de Chavagne). Il conçoit également des pièces sonores au sein du collectif Écrits/Studio. 

Lionel Lathuille a publié dessins, peintures et poèmes, dans Les Hommes sans Épaules et dans la revue surréaliste, Supérieur Inconnu. Il a également illustré des livres de Ludovic Tournès, Christophe Dauphin et Henri Rode.